Tribune libre

Pourquoi les médecins partent ?

Le gouvernement avait donc décidé de mettre de l’ordre dans ce secteur en créant une Commission Nationale de la Formation médicale, pharmaceutique et odontostomatologique (CNFMPO). Cette CNFMPO avait retenu certes les 4 facultés d’Etat, mais seules deux facultés privées avaient été agréées à la formation dans les sciences de la santé. Depuis lors, un certain apaisement s’est instauré avec l’organisation d’un seul concours d’aptitude aux études médicales, pharmaceutiques et odonto-stomatologiques. En outre, en milieu du parcours académique de leurs études camer.be, il est aussi organisé un concours d’aptitude devant vérifier le capital des connaissances de bases indispensables à-aux filières clinique de médecine, pharmacie et médecine dentaire. Nous avons approuvé ce dispositif réclamé par nos revendications. Les problèmes qui subsistent sont trois types. Le Minesup n’ a pas encore accepté d’inclure des évaluateurs étrangers dans les jurys d’examens pour crédibiliser le processus de réforme académique ci-dessus décrit. De plus, nous décrions la création de deux types d’étudiants : d’une part ceux qui étudient dans les facultés publiques et qui ne paient que 50.000 f des droits d’inscription par an et d’autre part, ceux qui, admis dans les IPES, doivent payer des droits d’inscription prohibitifs de plus de 1.000.000 F par an. Cette situation engendrée par l’improvisation du système créé dans la précipitation est de nature à créer deux types différents de jeunes médecins pourtant appelés à soigner les mêmes malades dans le pays. Ce qui vient compliquer cette situation c’est le manque cruel d’enseignants dans toutes les filières et particulièrement dans les filières de pharmacie et de médecine dentaire où les étudiants dénoncent eux-mêmes cette carence de formation faute d’enseignants (Journal Emergence du 28-10-2015). Pour compléter ce tableau de problèmes, il faut signaler que, sans évaluation préalable de la réforme ci-dessus évoquée, instaurée et arrachée au forceps, le Minesup vient d’agréer à la surprise de toute la communauté scientifique un nouvelle IPES à Kumbo à quelques km de la faculté de médecine de Bamenda. Quand l’improvisation nous tient….

N’est-ce pas un peu ridicule de payer un salaire mensuel de 125.000 Fcfa( 190 euros) à un jeune médecin ? Qu’attend-on d’une telle rémunération ?
C’est exactement la question que l’Ordre n’a de cesse de poser aux autorités du pays. Il faut tout de même prendre en compte que ce salaire est payé à un jeune qui a consacré au moins 7 années de sa vie après le Bac ou le GCE level, et aspire au statut social que mérite celui qui gère la santé des autres concitoyens! On connaît pourtant avec quel pragmatisme l’Etat traite les jeunes fonctionnaires des corps tels que les régies financières ou la Justice. Comment peut-on espérer brandir l’éthique professionnelle et le serment d’Hippocrate devant des jeunes conscients de cette discordance ?

Author

Ngounou Nzietchueng Caline

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